vendredi 15 septembre 2017

Quitte ou double

La Dordogne, forte d'un contingent de dix équipes, peut vivre une saison de tous les bonheurs ou de tous les dangers en R4...

Montpon, ici lors du 1er tour de coupe de France en août,
sera l'une des dix équipes du contingent périgordin de R4.
© MMFC.
Dix. C'est le nombre relativement important de clubs qui défendront les couleurs du département en R4 cette saison. Dans l'ex-Aquitaine, à titre de comparaison, le département se classe troisième, derrière la Gironde (34 clubs) et les Pyrénées-Atlantiques (13 clubs), mais devant les Landes (9 clubs) et le Lot-et-Garonne (7 clubs).
Répartis dans trois poules, les périgordins s'apprêtent à vivre une saison pour le moins stressante. Car la réforme qui supprime une division régionale va générer de nombreux bouleversements. En R4, pour chacune des six poules de l'ex-ligue d'Aquitaine, les sept premiers, ainsi que les deux meilleurs huitièmes, seront ''promus'' en R3 (ou se maintiendront en régional, selon comment on se positionne). Pour les quatre derniers, ainsi que les quatre plus mauvais huitièmes, ce sera la descente en district.

Les habitués
Parmi les dix représentants du département, quatre enchaînent au minimum leur troisième saison à cet échelon. C'est le cas de Mussidan (poule H), qui a fini septième, puis huitième, et sixième l'an dernier. Mais notamment sous l'impulsion de Frantz Bluck, arrivé sur le banc de touche à l'été 2016, un renouvellement s'opère.
Il faut tout d'abord digérer l'exercice précédent. « On était capable, mais on ne l'a pas fait, voilà le sentiment dominant pour résumer notre saison. On a fait de belles choses ponctuellement, ce qui s'est vu en coupe, mais on a perdu contre des adversaires directs sur la fin de championnat », résume le coach.
Le groupe mussidanais a largement été rajeuni cet été, avec plusieurs recrues, un milieu plus étoffé, une concurrence installée au poste de gardien. L'idée étant de montrer plus de constance tout au long de la saison. « La première partie de saison sera très ouverte. L'objectif est le maintien. Même s'il y a sept places, ce sera compliqué, tout le monde va rentrer dans le combat », juge Frantz Bluck.
A Nontron/Saint Pardoux aussi (poule G), on a bien conscience de cette course aux points qui va se jouer dès les premières journées. Mais le club compte bien prouver que son redressement est en cours. Montée l'année de la fusion, à l'été 2015, l'équipe était redescendue de suite, connaissant de nombreux départs et une année dernière compliquée.
« On ne pouvait pas continuer ainsi, avec autant de départs. L'an dernier, on a travaillé sur l'école de foot. Cet été, on a cherché à stabiliser l'effectif, puis à faire revenir toute une jeune génération partie sur Paris après avoir fait Staps, et enfin on a recruté pour améliorer l'effectif », affirme Vincent Thomas, co-entraîneur.
Il faut maintenant oublier le passé, et confirmer la bonne santé retrouvée, autant en jeunes qu'en seniors. Cela passe absolument par un maintien, pour rester en régional. « Il faudra être le plus rapidement possible en haut de tableau, se mettre dans les meilleures conditions possibles et avec moins de pression », prévient Vincent Thomas.
Comme à Nontron, c'est avec plus de sérénité que l'on va travailler en ce début de saison à Rouffignac/Plazac (poule F). Pour sa troisième saison en R4, le club peut avancer avec plus de certitudes. « L'an passé, j'étais arrivé comme entraîneur au dernier moment, et par conséquent j'avais travaillé dans l'urgence, avec un mercato tardif... », se rappelle Alexandre Da Costa Lacerda.
Pour sa deuxième année, il a donc eu plus de temps pour construire, et notamment élargir son effectif en quantité, lorsqu'il a fallu traverser toute la saison avec une quinzaine de joueurs seulement l'an dernier. « On a eu trois départs, mais il y a cinq arrivées dont quatre jeunes de Trélissac, et trois joueurs du groupe réserve qui montent », se réjouit le coach, qui a pu travailler plus convenablement malgré une période de préparation réduite.
Maintenant, place à une longue et difficile bataille. « C'est un peu dommage de supprimer un échelon. Avec cette formule, cette saison, tous les matchs seront difficiles. Il faudra beaucoup de concentration et de sérieux pour atteindre le maintien », conclut Alexandre Da Costa Lacerda.
Fin août, Acacio et Aderito Filipe ont dirigé
leur premier match, pour le 1er tour de coupe de France.
© La Thibérienne.
Enfin, Thiviers (poule G) complète ce panel de clubs périgordins expérimentés de cette division R4. Les trois saisons passées à cet échelon, avec le duo formé de Bernard Lagarde à la présidence et Dragan Keserovic sur le banc de touche, se sont soldées par une troisième place, une cinquième, et encore une troisième l'an dernier. Mais cet été, les changements ont été nombreux.
Bernard Lagarde prenant du recul, il a été remplacé par Jean-Marie Guérin et Ludovic Buisson. Sur le banc de touche Acacio Filipe sera assisté d'Aderito Filipe, soit deux anciens joueurs. « C'est un nouveau départ, et il va falloir un peu de temps pour tout le monde. L'effectif a bougé, donc cela va demander du temps pour tout huiler. Et personnellement, il faut que je fasse la bascule entre le terrain et le banc », concède Acacio Filipe.
Eu égard aux résultats passés, les thibériens partent peut-être avec un peu d'avance sur d'autres équipes de la poule. Mais il faut se méfier de cette saison de tous les dangers. « Si on est logique, on va dire que l'on vise le top 7. Mais on veut quand même tendre vers ce qui a été fait les années précédentes », estime le coach.

Les ambitieux
Pour Mareuil (poule G), déjà présent en R4 l'an dernier, l'objectif est de transformer l'essai. Tout juste promu, le club a réalisé une très belle saison, siégeant une grande partie du temps sur le podium de sa poule, pour finir quatrième. « Je garde en mémoire d'où l'on vient. On avait annoncé le maintien, c'était une vraie surprise pour nous », rappelle Christophe Eustache.
Christophe Eustache, ici lors du 2e tour de coupe de France,
ont connu un début difficile, avec plusieurs blessés...
© Joël Beaudou.
Le coach devra moins s'attendre à cet effet de découverte cette saison. Mais il peut toujours surfer sur la vague de confiance autour du club et de son effectif. « On a eu un seul départ pour quatre arrivées. Le groupe est plus étoffé que l'an dernier, où l'on a eu la chance d'avoir peu de blessés », explique-t-il.
Une chance qui fuit cette saison, avec déjà quatre blessures graves sur les trois tours de coupe, pour des joueurs cadres du groupe, dont le gardien, précieux l'an passé. De quoi inquiéter Christophe Eustache : « On voit comment était le championnat l'an dernier, donc on sait que ce sera compliqué et qu'il faudra s'arracher jusqu'au bout, surtout avec nos blessés au départ ».
A l'image de Mareuil, Limens attaque sa deuxième saison en R4. Devenu Limens JSA (poule F) depuis cet été et la fusion avec Saint Astier, le club s'est renforcé à tous les échelons. « Saint Astier a toujours eu une bonne école de foot et fait partie du PCT 24. Quand Limens évolue au-dessus en senior. L'idée était d'associer les deux pour proposer une offre cohérente », résume Josselin Chubilleau.
L'année passée doit servir d'expérience au groupe, qui s'est renforcé mécaniquement par des seniors de Saint Astier, qui évoluait au plus haut niveau départemental. « La dominante de l'été a été l'esprit de cohésion, pour réussir à associer tout le monde dans le projet », continue le coach.
Ne reste plus qu'à aller chercher ce maintien si précieux pour confirmer la politique du club. « Il faut être dans les sept. Il y a une marge, mais on sait aussi que sur la fin de saison, il y aura beaucoup de matchs à forts enjeux et avec de grosses conséquences », résume celui qui travaillera aux côtés de Grégory Cario, coach de Saint Astier l'an dernier.
Enfin, relégué de R3, Montpon/Ménesplet (poule G) espère ne pas avoir fait le voyage aller et retour de trop. En R3 lors de la saison 2014-2015, le club était descendu en R4, pour remonter de suite à l'été 2016. Mais de nouveau, l'année dernière, irrégulière dans les résultats, n'a pas permis de se stabiliser. Pour autant, en gardant Pascal Guillaume, le club continue de se restructurer.
« On a travaillé à l'intersaison en se disant que construire en R4 serait plus facile qu'en R3. On a recherché des joueurs proches de Montpon et expérimentés en ligue », présente le coach, toujours positif et optimiste dans son discours. A titre d'exemple, sont arrivés Kévin Pothin, gardien de La Catte (R3), Adrien Teillet, milieu de Mussidan (R4), ou Nicolas Longueville, attaquant de Prigonrieux (R3).
Reste à montrer sur le terrain que la descente est bien oubliée. « Si on fait deux bons mois, on sortira des difficultés de l'an dernier. On pourra avoir l'esprit plus léger. Après, tout le monde va vouloir se maintenir en régional, ce sera un long combat », admet Pascal Guillaume.

Les plus inquiets...
Comme Montpon, Chamiers (poule F) arrive aussi de R3. Mais la dynamique est encore moins bonne pour ce club, qui vient d'enchaîner deux descentes consécutives dans des saisons cauchemardesques, et doit à chaque fois reconstruire de zéro ou presque, avec des joueurs arrivant pour beaucoup de district...
Le défi relevé par Issa Mara l'été dernier se poursuit, inlassablement. « On partait de loin vu l'effectif en septembre. Dès le mois de décembre, j'ai pensé à préparer la saison à venir, et on a lancé beaucoup de jeunes pour qu'ils prennent de l'expérience », explique le technicien. Cet été, la construction de l'effectif s'est prolongée.
Encore une fois, le club a vu le départ de quelques joueurs, et l'arrivée de jeunes intégrant le discours d'Issa Mara, tourné vers un jeu spectaculaire mais parfois risqué. « Il faudra être plus pragmatique, sans déroger à ma volonté de bien jouer au football. On est prévenu, se maintenir sera difficile, on ne va jouer que des matchs de coupe », juge-t-il.
Comme chaque année, le contingent des clubs périgordins de ligue a enfin vu l'arrivée des deux promus du district. Cette saison, ce sont Pays de Montaigne Gurçon et Faux (poule H pour les deux) qui accèdent au régional. Mission difficile qui est donc présentée à tous ces clubs qui, tout juste sortis de district, doivent déjà terminer dans les sept premiers pour rester en ligue...
Pour PMG, il s'agit d'un retour après quatre ans passés en district. Revenu au club, le coach Jean-Christophe Vilches va relever ce défi du maintien. Il peut compter sur l'habituel dynamique positive de la montée pour aider l'équipe à vite avancer, même si cela risque d'être insuffisant lorsque les matchs se resserreront.
« On part sur un nouveau projet de club, avec de nouveaux joueurs. Sur la préparation, avec un groupe conséquent à disposition, j'ai réfléchi sur la globalité des équipes A et B. On a des arguments à faire valoir », estime le coach. Tout son travail sera de bien équilibrer entre la bonne confiance, celle de la montée, et l'excès de confiance...
« Il faut rester vigilant, s'appuyer sur ce que l'on sait faire. En ligue, les petites erreurs se paient cash, et les différences se font plus difficilement. Tous les points vont être chers cette année », conclut le coach.
Comme Pays de Montaigne, Faux part cette saison dans l'incertitude. Il s'agit des premiers pas du club en régional, et le moins que l'on puisse dire est que la période n'est pas la meilleure pour débuter. Même si plusieurs joueurs de l'effectif ont connu le niveau régional dans leur carrière.
L'équipe semble armée pour lutter, alors qu'elle a largement dominé sa poule de D1 l'an dernier. Les premiers matchs de coupe l'ont montré, puisque Faux est avec Limens le seul club de R4 à être encore engagé en coupe de France pour le quatrième tour (avec Thenon, en R2, ainsi que Prigonrieux et Antonne en R3).
Mais l'incertitude créée par la formule du championnat ne laissera de toute façon personne à l'abri. Il faudra donc être sur le qui-vive jusqu'au bout...

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